LE RÉGIME FRANÇAIS

La chute de la Nouvelle-France

AU commencement de notre histoire, tout semblait humainement marquer du signe de l’échec les premiers essais de la colonisation du Canada. Plus que l’ingratitude du climat, celle des hommes envers Dieu allait y faire obstacle qui, sous l’aspect de la perversité hérétique, avait jeté sur les rives de ce continent les soldats et agents multiples des nations de proie, Hollande puis Angleterre, dont la haine incessante ne pourrait longtemps souffrir ici les fidèles pacifiques de la religion catholique.

Mais l’appel missionnaire de l’Église avait mené nos ancêtres jusqu’ici, et le sang des plus purs d’entre eux avait scellé l’Alliance de notre pays avec Dieu. Dès lors, les sorts étaient changés, car notre divin Maître intervenait ! Nous l’avons vu. À ces temps fondateurs, temps de charismes extraordinaires et de vertus sans égales, la loi catholique et française sous Louis XIV substitua la règle ordinaire du bien comme fondement définitif de notre société. Devenu province française, le Canada prospéra.

Un siècle de voisinage avec les Anglais vérifia encore ce que le vieux continent connaissait depuis tant de siècles : Qu’il semblait que les mauvais ne pussent vivre que de l’envie qu’ils portaient aux bons. L’agonie de notre pays va désormais illustrer cette maxime. Comme pris à la gorge par une bête sanguinaire, le pays va se trouver emporté, victime impuissante, loin de sa mère et protectrice, la couronne de France. Vision d’effroi ! Un tel désastre ne fut pas sans cause humaine proportionnée. Il ne fut pas le fruit d’une évolution naturelle, du cours obligé des affaires politiques. Si l’héroïsme de l’obéissance chrétienne fonda ici la cité de Dieu, son défaut voire son contraire, la désobéissance opiniâtre aux desseins divins, va en livrer la réussite, prometteuse d’un si brillant avenir, à la corruption que répandront les protestants.

Voyons cela pour notre propre amendement, aujourd’hui, au XXe siècle.

Nantes
Voir aussi :
  • La bataille des Plaines d'Abraham, RC n° 168, mai 2009.