LE RÉGIME FRANÇAIS

La première tentative de Champlain. 
Vingt ans de vains efforts.

PAR sa conversion en 1593 et le traité de Vervins en 1598, le roi Henri IV remet la France en paix. Son souci est désormais de reconstruire et rendre le royaume à sa grandeur passée. Entre autres, il encourage la reprise du commerce des fourrures avec les indigènes du Canada. Mais surtout il souhaite un établissement français permanent qui puisse y protéger ce commerce et défendre les droits acquis par Cartier, voire les étendre. En bref, il veut coloniser.

Pour cela, il faut de l’argent et la couronne française en manque toujours aussi cruellement. Voici Henri IV contraint de faire appel à de riches personnages du royaume, un Aymard de Chastes, catholique, mais aussi des protestants comme Chauvin et de Monts. Le roi les incite à fonder des compagnies qui, en contrepartie du monopole sur le commerce canadien, devront assurer les frais énormes des expéditions de colonisation. C’est selon cette formule que la Hollande bâtit au même moment son empire colonial.

Le premier essai d’implantation a lieu sur le littoral atlantique, en 1605, où le sieur de Monts fonde Port-Royal d’Acadie. Difficiles débuts : le climat est fort rigoureux et la région offre peu de ressources. Tant bien que mal, nos colons s’installent et songent même à convertir les indigènes voisins. Henri IV favorise l’envoi de deux jésuites qui reçoivent cependant un accueil plutôt froid, car si leur ordre est influent (le R. P. Coton, s.j., est confesseur du roi), il demeure évidemment haï par les protestants et se trouve également méprisé par tout ce que la France compte d’esprits gallicans dans la noblesse et la bourgeoisie.

Mais la grande menace pour cet établissement français se révèle la proximité des Anglais... Installés en 1607 en Acadie même, ils sont contraints par l’hostilité du climat et des Indiens à partir plus au Sud où ils fondent Jamestown qui deviendra le berceau de la Virginie. La proximité de ce redoutable voisin pousse le lieutenant du fondateur de Port-Royal, Samuel de Champlain, à trouver une région plus tranquille : la vallée du Saint-Laurent. Il fait bien puisqu’en 1613 une attaque anglaise, lancée de Virginie, dévastera l’établissement français d’Acadie. Et les Acadiens vont subir avec une tranquille opiniâtreté surnaturelle une longue série d’horreurs de la même provenance.

LE PÈRE DE LA PATRIE

Samuel de ChamplainOriginaire de Brouage-en-Saintonge, Samuel de Champlain est un catholique ardent. Navigateur et géographe de mérite, il s’est battu dans les rangs de la Ligue. Lorsqu’il commande un navire, il le transforme en véritable “ Cité de Dieu ”, réprimant les blasphèmes et veillant à faire dire la prière matin et soir. Ayant déjà exploré le Saint-Laurent en 1603, il lui trouve de nombreux avantages sur l’Acadie. Le climat semble moins rude et la terre meilleure. Les indigènes, plus nombreux, sont tous unis contre un ennemi commun : les Iroquois.

Depuis les voyages de Cartier, ceux-ci avaient en effet été chassés au sud des Grands-Lacs par les tribus nomades des Algonquins et des Montagnais, mais ils ne rêvaient que de revanche. C’est une lutte acharnée, dans laquelle l’aide des Français est ardemment souhaitée : par ce moyen, l’influence française peut pénétrer immédiatement jusqu’aux Grands-Lacs où les plus lointains “ alliés ”, les Hurons, cultivent la terre. L’évangélisation s’en trouve pareillement facilitée, ce qui répond aux vœux et soucis les plus constants de Champlain disant qu’“ au contact de ces peuples qui vivent sans connaissance de Dieu, un apôtre est né en lui. ”

En 1608, Champlain remonte le Saint-Laurent et choisit le site de Québec. Il y débarque le 3 juillet et commence aussitôt “ l’Habitation ” qui servira à la fois de fort, de demeure et de magasin : ainsi naît modestement la glorieuse ville de Québec. Quels éprouvants débuts ! Au printemps 1609, il ne reste plus que huit survivants des vingt-huit Français qui ont hiverné là ! Grâce à son courage et à son intrépide persévérance face à d’incroyables difficultés, Champlain réussit pourtant à maintenir l’établissement français de Québec : il a bien mérité son titre incontesté de “ Père de la Patrie ”. Quelle vaillance !

Samuel de Champlain

Après un hiver si dramatique, loin de rembarquer, il se trouve en plein pays iroquois à la tête d’un parti d’Algonquins et de Hurons : il remporte même une éclatante victoire près d’un lac auquel il donne son nom. Bientôt on le voit encore plus loin, dans l’Ouest, chez les Hurons auxquels il promet de l’aide contre les Iroquois et l’envoi de missionnaires. Cependant, tout est lié à la situation intérieure du royaume de France et à ce qui sera consenti en faveur du Canada.

Hélène Boullé
Hélène Boullé

Or l’assassinat d’Henri IV, en 1610, porte un coup terrible à Champlain et à la Nouvelle-France que le roi encourageait malgré l’opposition de Sully pour lequel aucune richesse n’est à attendre de cette colonisation ! En outre, le ministre soutient la liberté du commerce revendiquée par les armateurs français (dont beaucoup sont protestants) contre le monopole voulu par le feu roi dans le but de faire financer l’implantation au Canada par ceux qui en bénéficieraient.

L’influence des commerçants se montre telle que Champlain n’hésite pas à s’embarquer pour la France, car c’est à Paris d’abord que doivent être défendus les intérêts de la Nouvelle-France. Douze fois il affronte ainsi l’Océan dans les deux sens pour sauvegarder l’œuvre entreprise. Au cours de l’un de ces séjours à Paris, il épouse Hélène Boullé, de vingt-huit ans sa cadette. Il la convertit du protestantisme et l’emmène quelques années au Canada où elle s’occupe des Indiens comme une mère. Devenue veuve, elle entrera chez les Ursulines et sera la fondatrice de leur couvent de Meaux.

DIFFICULTÉS ET ÉCHEC DE LA MISSION

Mais revenons aux soucis de la colonie... Pour faire contrepoids à l’omnipotence de la Compagnie des marchands, il faut au Canada une autorité politique. Champlain obtient de la régente Marie de Médicis que le Canada soit confié aux princes de la famille de Bourbon-Condé avec le titre de vice-rois. Ceux-ci délèguent leur pouvoir à Champlain qui devient leur lieutenant-général pour la Nouvelle-France, ce qui lui confère l’autorité, du moins en principe, sur les membres de la Compagnie.

Par cette heureuse décision, le Canada cesse d’être uniquement l'“ affaire des marchands ” ; cependant, leurs rapports avec le pouvoir politique demeureront toujours tendus. Citons ce fait incroyable : en 1619, interdisant à Champlain l’accès de leurs navires, ils appareillent sans lui et l’obligent à attendre l’année suivante pour pouvoir traverser !

Champlain profite de toute occasion pour plaider la cause de la Nouvelle-France. Aux évêques de France assemblés aux états généraux de 1614, puis aux chambres de commerce, il s’adresse par exemple ainsi : “ Pour que ce saint œuvre soit béni de Dieu, il faut y mener quinze religieux récollets et secondement trois cents familles par an avec outils et bétail ; en plus, trois cents hommes disciplinés capables de gagner leur vie en même temps que de défendre le pays ”.

Au lieu des quinze religieux demandés, le Canada ne reçoit en 1615 que quatre franciscains (ou “ récollets ”) qui se mettent à l’œuvre sur-le-champ : le P. Le Caron se rend chez les Hurons où il fonde une mission permanente ; le P. Dolbeau “ cabane ” chez les Montagnais et entreprend d’établir un dictionnaire de leur langue, tandis que le P. Jamet demeure à Québec auprès des Français et des Indiens de la place. Les fruits de ce premier apostolat missionnaire sont bien décevants. Ici comme ailleurs, la mission appelle la colonisation.

Ces héroïques missionnaires font donc savoir à leurs supérieurs qu’il faut avant tout “ humaniser ” les Indiens et que des agriculteurs et artisans venus de France seraient nécessaires pour leur donner l’exemple de la vie chrétienne et les attirer à la vie sédentaire. Champlain se fait l’écho de ces demandes. Il lui faut trois cents familles.

DIFFICULTÉS ET ÉCHEC DE LA COLONISATION

Dix ans plus tard, en 1628, cinq familles seulement sont établies au Canada ! Comment expliquer cet échec ? L’histoire de la famille Hébert, la première établie ici, illustre au mieux les difficultés rencontrées par d’éventuels colons. Louis Hébert, ancien apothicaire parisien, s’était d’abord établi en Acadie où, le premier, il récolta du blé. Chassé par la dévastation des Anglo-Virginiens, il rentra en France tout en conservant la nostalgie du Canada. En 1617, répondant à l’invitation de Champlain, il vend tous ses biens et se présente à Dieppe avec toute sa famille afin de s’embarquer pour le Canada. Mais là, profitant de son monopole, la Compagnie des marchands exige de lui, par contrat, qu’il travaille durant deux ans à son service ; encore est-il tenu de vendre sa production à la seule Compagnie et au prix courant en France, alors que celle-ci double ou triple le prix des denrées qu’elle importe de la métropole.

Pourtant, cela n’arrête pas le valeureux colon qui avait déclaré “ vouloir passer les mers pour venir secourir les sauvages plutôt que pour aucun intérêt particulier, et pour donner un commencement à une peuplade chrétienne ”. Georges Goyau souligne le rôle de Louis Hébert : « Ancêtre d’un grand nombre de familles canadiennes, il mérita d’être appelé “ l’Abraham de la colonie ”, père comme lui d’un nombreux peuple de croyants ». Notre héros réussit tant bien que mal à s’établir et sa famille sera la première, et la seule pour un long temps, à pouvoir subsister grâce à sa propre production.

Il ne faut donc pas compter sur la Compagnie pour peupler le Canada : elle craint de voir baisser ses bénéfices si les colons deviennent des intermédiaires entre les Indiens et elle. Le chanoine Groulx nous explique bien que « la colonisation était une taxe sur les profits du détenteur du monopole ; celui-ci devait choisir entre son intérêt particulier et l’intérêt national ».

Autre difficulté pour le peuplement : on ne tirerait pas de grands profits de la mise en culture des rives du Saint-Laurent. En effet, sous un tel climat, les terres fertiles ne donneraient jamais que des produits agricoles déjà abondants en France alors que, plus au sud, les Anglais de Virginie pouvaient développer la culture du tabac américain qui rapporte et attire une abondante main d’œuvre. En 1628, il y aura là-bas plus de deux mille Anglais alors qu’au Canada les Français ne seront qu’une soixantaine !

L’ŒUVRE FRANÇAISE ET CATHOLIQUE
CONTRECARRÉE PAR LE PROTESTANTISME

Les difficultés s’aggravent pour l’évangélisation comme pour la colonisation quand la famille de Caen, en majorité protestante, devient détentrice du monopole. Champlain et les missionnaires s’en plaignent beaucoup dans les lettres qu’ils envoient en France. Sur les navires de la Compagnie, les équipages forcent les passagers catholiques à assister à leurs “ psaumes ” et en profitent pour railler et blasphémer les saints mystères de la religion.

Au Canada, les commis de la Compagnie essaient de détourner les Indiens du catholicisme et certains coureurs des bois qu’elle envoie chez les indigènes comme interprètes pour faire la “ cueillette ” des fourrures se font remarquer par leur vie scandaleuse, leurs débauches s’ajoutant à leurs exactions. Enfin, la Compagnie relègue au rang de manœuvres et d’ouvriers les religieux que, par contrat, elle devait entretenir.

Ainsi, les récollets peuvent difficilement subvenir aux besoins de leur apostolat. Ils sont obligés de constater qu’ils n’arriveront pas à assurer une œuvre d’évangélisation aussi vaste avec de si faibles moyens. Un ordre comme celui des jésuites ne pourrait-il pas œuvrer efficacement à ce labeur gigantesque ? La Compagnie de Jésus avec ses solides appuis à la cour et ses revenus assurés aurait le grand avantage de ne pas se trouver sous la tutelle de la Compagnie de Caen.

Justement, en 1625, Henri de Lévis, duc de Ventadour, achète la vice-royauté du Canada à son oncle, le duc de Montmorency. Le jeune duc de Ventadour, un de ces apôtres de la Contre-Réforme tout imprégnés de l’esprit de saint François de Sales, s’est déjà distingué par sa vaillance lors des guerres contre les protestants. Son directeur, le Père Noyrot, est membre de la Compagnie de Jésus. “ Connaissant son âme de croisé des anciens temps ”, il lui a conseillé d’acheter cette charge pour mettre son influence et sa fortune au service de l’évangélisation de ces contrées.

Signalons que son zèle ne se bornera pas là. Quatre années plus tard, il fondera la Compagnie du Saint-Sacrement qui couvrira la France de ses bonnes œuvres et de ses générosités, assistant saint Vincent de Paul en toutes ses entreprises. Nous verrons qu’il saura intéresser les membres de cette Compagnie aux missions canadiennes. L’épouse de ce grand chef militaire, femme d’une rare vertu dont la cause de béatification a été introduite à Rome, entre alors avec son accord au Carmel.

Dès sa prise en fonction, le nouveau vice-roi interdit sur terre comme sur mer l’exercice de la “ religion prétendue réformée ”. Répondant à la demande du P. Coton, l’ancien confesseur d’Henri IV devenu provincial des jésuites, il pourvoit à l’envoi et à l’entretien de cinq Pères jésuites dont les PP. Charles Lalemant, supérieur, et Jean de Brébeuf. Ils seront accompagnés par vingt laboureurs qui devront défricher afin de s’établir au Canada.

Mais les protestants ne perdent pas de temps. Sachant bien qu’il reste toujours quelque chose des calomnies, ils préparent l’arrivée de nos missionnaires ; toute la population est fortement impressionnée par leur pamphlet, “ l’Anticoton ”. Sans l’hospitalité des récollets qui leur prêtent la moitié de leur couvent pendant un an, les bons Pères n’auraient eu qu’à rembarquer. Mais leur ardeur à défricher fait tomber les préventions et la population accepte leur établissement au Canada. “ L’Anticoton ” est brûlé sur la place publique. À son retour de France, Champlain lie grande amitié avec ces bons Pères et prend comme directeur de conscience le Père Lalemant.

Les protestants ne désarment pas pour autant. Guillaume de Caen, le plus sectaire de la famille, interdit à ses navires de transporter au Canada le ravitaillement des jésuites, si bien qu’ils sont contraints de renvoyer les vingt laboureurs, faute de pouvoir assurer leur subsistance ! Les protestants restent les maîtres du transport et du commerce, dont dépend toute l’œuvre d’évangélisation et de colonisation. Le Père Lalemant s’élève contre cet assujettissement : “ L’hérétique a, au Canada, plus d’empire que jamais. ”

L’EXCLUSION DES PROTESTANTS

En France, les huguenots sont en révolte ouverte contre l’autorité royale. Ils font appel aux Anglais. Le roi Louis XIII va donc en personne mettre le siège devant La Rochelle et c’est là qu’il approuve les statuts d’une nouvelle compagnie pour remédier aux maux qui entravent le développement de la colonie. Le cardinal de Richelieu, devenu le principal ministre, tire la leçon de tous les rapports venus du Canada et constitue “ la Compagnie des cent associés ” dont les membres seront exclusivement catholiques.

En tête des statuts, il est stipulé que le but premier sera “ d’essayer, avec l’assistance divine, d’amener les peuples qui habitent en Nouvelle-France, à la connaissance du vrai Dieu ”. Pour amener les Indiens à la vie sédentaire et à la civilisation chrétienne, la Compagnie s’engage à y faire passer chaque année plus de deux cents naturels français catholiques. Des avantages territoriaux et le monopole commercial sont concédés en contrepartie des frais nécessités par l’établissement et l’entretien des colons.

La charte de cette nouvelle compagnie exclut les protestants de la Nouvelle-France. Selon l’expression de l’historien Émile Salone, ils ont été “ les artisans de leur propre disgrâce ” par leur insouciance à coloniser et leur hostilité à l’évangélisation. Certains Canadiens ont osé prétendre que l’exclusion des protestants fut fatale à la Nouvelle-France. F.-X. Garneau est allé jusqu’à regretter qu’on n’ait pas éliminé les catholiques ! Pourtant, les huguenots auraient-ils mieux fait après 1627 qu’avant ?

Nous pouvons trancher ce débat avec beaucoup d’assurance puisque le protestantisme érige la liberté individuelle en loi divine et qu’il constitue une agression contre l’ordre catholique et monarchique. Aussi nous affirmons que cette exclusion fut salutaire tant pour la vie spirituelle des Canadiens français que pour leur tranquillité temporelle.

La nouvelle organisation qui satisfaisait pleinement les colons, correspondait aux vues des grands personnages du royaume, tels le P. Joseph, le chevalier Razilly ou encore le poète Montchrestien, partisans d’une colonisation royale, catholique et française. Il serait intéressant de savoir dans quelle mesure le P. Joseph, “ éminence grise ” de Richelieu, n’a pas été le véritable inspirateur de cette charte. Richelieu, en tout cas, s’en est attribué la gloire et s’est placé à la tête des Cent associés.

Toutefois, l’œuvre coloniale reste du domaine privé. L’action des associés, les bailleurs de capitaux, avaient certes des motifs évangéliques, mais n’avait-on pas oublié la maxime de François 1er : “ Commercer est métier de marchand, coloniser est métier de roi ? ”. Hélas, Richelieu ne veut pas charger l’État du soutien et de l’administration directe de la colonie au moment où il jette toutes les forces vives du royaume dans ce qu’on appellera “ la guerre de Trente ans ”. Ni l’armée, ni la marine royale ne sont employées à défendre le Canada. Si bien qu’en 1628, quand l’Angleterre déclare la guerre à la Francepour venir en aide aux protestants français, c’est en toute impunité que des navires anglais commandés par les frères Kirke bloquent le golfe du Saint-Laurent.

LA PRISE DE QUÉBEC

À Québec, Champlain reçoit le messager porteur de la sommation anglaise. Il répond fièrement que les Anglais n’ont qu’à s’approcher ! S’il se rend, il considère qu’il méritera un châtiment rigoureux devant Dieu et devant les hommes. “ La mort en combattant nous sera honorable ”, conclut-il. L’Anglais est impressionné par le courage de Champlain. Il ignore à quel point la ville est dans une position faible et préfère prendre la mer pour capturer la première flotte des Cent associés, Richelieu ayant négligé de lui donner une escorte ! Durant tout l’hiver, les Français seront menacés dans Québec, mais le délai obtenu est vraiment providentiel. Nous verrons comment il permettra au Canada de revenir bientôt à la France.

L’année suivante, au printemps 1629, Champlain doit se résoudre à ouvrir les portes de sa citadelle affamée et désarmée. La prise de Québec par les Anglais signifie la ruine de toute l’œuvre française entreprise par Champlain et, par suite, le recul de l’Église et de son admirable travail d’évangélisation. À vues humaines, tout est perdu.